Vivre sa passion et être maman à la fois, peut être compliqué à gérer. Sam Neves s’est confié au micro de Super bébé et nous a raconté son expérience de maman, avec un témoignage très intéressant sur l’allaitement. Loin de jouer le rôle d’une héroïne, elle nous raconte ses joies, ses doutes, son engagement sans faille pour la Leche League et surtout son immense bonheur d’être mère.

Avec des projets en tête, Sam Neves poursuit sa carrière de chanteuse, en parallèle de sa vie de mère. Après tout, n’est-ce pas cela le plus important, qu’un enfant sente sa maman heureuse ?

La chanson « Ma vie vient de toi » est une pure merveille et fait frissonner toutes les mamans. Que ressentez-vous quand vous la chantez ?

Beaucoup de bonheur teinté d’un soupçon de mélancolie. Cette chanson a une âme et me rappelle un moment de ma vie… Il faut savoir qu’elle a été écrite par Benoit Méjean et composée par Frantz Fagot, mon acolyte sur le projet SAM NEVES, rien que pour moi, ou plus exactement pour mon fils. Et comme je le dis souvent, cette chanson c’est mon héritage d’amour pour lui.


Je suis aussi maman d’une petite fille depuis 2005 et même si c’est pour d’autres raisons, cette chanson lui correspond aussi. D’ailleurs, ma fille adore « Ma vie vient de toi » : quand elle prend son bain, elle la chantonne et cela m’attendrit beaucoup parce qu’elle la chante super bien ! C’est hyper touchant et drôle à la fois parce qu’elle se prend pour Céline Dion (lol).

Vous soutenez La Leche League (www.lllfrance.org). Avez-vous allaité longtemps ?

Oui, plutôt (sourires). Je vous raconte ? (Y en a pour 2 heures lol). J’ai vécu 2 allaitements différents pour mes 2 enfants.

Mon fils a été exclusivement allaité 1 semaine puis je suis passée à l’allaitement mixte sur 8 semaines (l’allaitement mixte, c’est le sein + le biberon). Malheureusement, je n’ai pas pu poursuivre cet allaitement avec lui : à l’époque, je ne connaissais rien à l’art de l’allaitement maternel et ma lactation s’est très vite tarie, parce que peu sollicitée.

J’ai très mal vécu la fin de mon 1er allaitement : j’ai culpabilisé pendant de nombreuses années de ne pas avoir su/pu lui donner ce qu’il me semblait être le meilleur et le plus naturel pour lui. A cela s’ajoutait une dépression due à un échec sentimental personnel d’avec son père biologique, bref, j’étais vraiment au fond du trou…

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Quand j’ai eu ma fille, j’ai souhaité me « rattraper ». J’ai glané quelques informations de ma sage-femme d’alors et des manuels de puériculture. Je pensais que cela me suffirait, innocente que j’étais.

Ma fille est née en 2005 : j’ai allaitée 3 semaines en exclusif puis j’ai eu une « grippe ». Le docteur qui m’avait soignée à l’époque, ne connaissait rien à l’allaitement et m’avait ordonné d’arrêter de donner la tétée pour que je puisse prendre mes antibiotiques et guérir (bien plus tard, j’ai appris qu’en fait, j’avais fait une mastite et qu’il n’était absolument pas recommandé d’arrêter l’allaitement mais au contraire, de le renforcer pour faire passer les symptômes). Je me sentais encore bien nulle comme maman. Je précise que c’était mon sentiment personnel d’alors et que je ne désire nullement qualifier de « mauvaise mère » une maman qui n’allaite pas. Chacun fait comme il le sent.

Bref, malgré l’arrêt de l’allaitement sur 3 semaines (qui m’ont semblé durer des années), j’ai tout de même pu le reprendre. J’ai rencontré une jeune femme qui m’a orientée vers La Leche League. Cette association, reconnue d’intérêt publique par l’OMS je le rappelle, m’a aidée dans la relactation de ma fille. J’en suis extrêmement fière et je n’ai pas peur de le revendiquer et de le dire. Ma fille et moi avons lutté pour reprendre cette relactation : elle était très malheureuse sans la tétée, je me rappelle que le 1er biberon fut une horreur, elle hurlait ! C’était horrible et pour elle et pour moi.

Au prix d’une volonté sans faille, j’ai donc relacté ma fille et elle n’a lâché mon sein qu’à ses 5 ans.

Comment avez-vous vécu cette expérience mère / bébé ?

J’en conserve de merveilleux souvenirs. Ce n’était pas facile tous les jours c’est sûr : pas tant à cause de l’allaitement mais à cause de la méconnaissance que j’en avais. Les professionnels de santé ne sont pas toujours formés sur l’art de l’allaitement et en tant que mère allaitantes, nous pouvions entendre toutes sortes de conseils contradictoires.

D’une manière générale, à partir du moment où La Leche League est entrée dans ma vie, elle n’en est plus jamais ressortie. J’ai eu l’opportunité de chanter pour l’association lors du dernier congrès à Dourdan : toutes les photos du concert. Je continue à soutenir l’association en en parlant le plus souvent possible et en orientant à mon tour, mes amies mamans allaitantes.

Pensez-vous chanter d’autres titres sur votre fils ?

Je ne sais pas. J’espère ! En ce moment, j’ai envie d’écrire une chanson rien que pour ma fille. Vous savez, elle est un peu jalouse que son grand frère ait sa chanson rien qu’à lui et pas elle (sourires).

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Etes-vous engagée au sein d’associations pour les enfants ?

Oui. J’ai chanté pour diverses associations œuvrant au bien-être des enfants, que cela soit pour les hôpitaux (pour la Fête de la Musique en 2012 à l’hôpital Necker), lors de galas pour la recherche contre les maladies enfantines (pour l’association Laurette Fugain en 2011 et S’unir pour sauver en 2012), et d’une manière générale, je donne de mon temps lors de manifestations spécifiques, comme celle qui a eu lieu en novembre 2012 en la mémoire de Timéo, ce petit garçon de 28 mois qui a été tragiquement fauché en 2007 par une personne inapte à la conduite…

Enfin, de manière plus intime, je parraine depuis presque 2 ans une jeune fille au Cambodge via l’association « Prendre un enfant par la main – Cambodge ».

Je suis très maternelle : pour moi, les enfants sont des Trésors que nous devons chérir et aider à grandir en étant responsables et aimants.

Comment conciliez-vous vie artistique et familiale ?

Du mieux que je peux. Ce n’est pas évident tous les jours, je peux louper des dates importantes mais de manière générale, je reste très présente. Je me donne sans compter à mon métier mais je n’en oublie jamais mes enfants qui sont prioritaires. Ils sont mon héritage. Ma musique, elle, n’en est que le fruit mais eux, ils en sont la racine…

Est-ce compliqué ?

Parfois oui. Je me rappelle de l’enterrement de mon grand-père maternel auquel je n’ai pu assister parce que ce jour-là, je devais chanter en faveur de l’association Laurette Fugain pour récolter le plus de dons possibles en faveur de la recherche contre la Leucémie. De nombreux fans s’étaient déplacés de loin pour venir me voir, je n’avais pas le droit de leur faire faux-bond ni de ne pas être présente pour tous ces enfants.

Pensez-vous agrandir votre famille, dans les années à venir ?

Je le souhaite de tout mon cœur…

Quelle est votre berceuse ou chanson pour enfants préférée ?

« Une chanson douce que me chantait ma maman »… Je ne la connais pas entièrement mais la douceur de cette chanson et de son texte, m’a toujours bouleversée.

Des émissions comme The Voice peuvent être des tremplins pour faire décoller une carrière. Même des professionnels s’y présentent. Etes vous attirée par les télé-crochets ?

Pas du tout et dieu m’en garde. En revanche, je n’ai rien contre ceux qui y participent. Chacun sa route comme on dit : on ne prend pas tous les mêmes chemins et surtout, aucun n’est meilleur qu’un autre ni gage de réussite ou de qualité. Je reste humble, je travaille dur. J’ai souvent été sollicitée en tant que SAM NEVES pour y participer mais j’ai toujours refusé…

Quelle est votre actualité musicale ?

Parallèlement à la promotion du premier album « D’égale à égal » en vente sur mon site web, nous sommes avec Frantz Fagot, actuellement dans la préparation du second album. Nous travaillons dur : écriture, composition, arrangements, expérimentation, bref, on se donne à 1000 % !

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J’ai aussi dernièrement intégré le Collectif des Marguerites qui proposera bientôt un single dont les bénéfices seront reversés à la recherche contre la maladie d’Alzheimer. Le single composé par Cyril Paulus, devrait très certainement vous plaire. Frantz quant à lui, fait aussi partie du projet, puisqu’il en réalise le mixage.

Bref, il y a plein de belles choses qui arrivent ! Le mieux pour suivre notre projet à Frantz Fagot et moi, est de venir nous rejoindre sur les réseaux sociaux sur lesquels nous sommes très présents et communiquons beaucoup avec notre public.