La sanction tombe sans appel : votre enfant a besoin d’aller chez l’orthophoniste. La maîtresse de petite section vous avait averti, mais bon, comme vous étiez la seule à comprendre son charabia et que vous pensiez qu’en grandissant, cela allait s’améliorer. L’infirmière scolaire vous dit la même chose, lors de la visite médicale.
Certes, il a fait des progrès, mais il bute sur certains mots en moyenne section. Pas d’hésitation, on saute le pas. Direction : orthophoniste pour un bilan.
Trouver une orthophoniste disponible : une vraie galère
Une orthophoniste est une professionnelle qui travaille sur tous les aspects en lien avec la voix, la parole et le langage : le bégaiement, un défaut dans la prononciation comme le zozotement ou le chlintement, un retard de langage, une difficulté lors de l’apprentissage de l’écriture et la lecture (dyslexie), de l’orthographe(dysorthographie) ou du calcul (dyscalculie). C’est une thérapeute spécialisée dans les troubles de la communication orale et/ou écrite.
Pour ma part, j’ai fait des séances d’orthophoniste à 17 ans, car je positionnais mal ma langue. Conclusion : ma langue placée au mauvais endroit exerçait une pression d’une tonne sur mes cervicales et j’avais des torticolis à répétition. Le stress de l’année du bac ne faisait qu’accentuer le phénomène. Il y a dix ans, j’avais été prise immédiatement chez une orthophoniste.
Aujourd’hui, dans certaines villes, il faut attendre un an. Pour mon fils, inscrit au mois de janvier sur liste d’attente, on m’a appelé au mois d’octobre. Coup de chance : une orthophoniste dans une commune limitrophe vient de s’installer. J’appelle sans trop y croire : je décroche le dernier créneau horaire le mardi matin à 9 heures. Sur les heures d’école, je ne suis pas fan mais bon…
On m’a conseillé de faire débuter l’orthophonie le plus possible et surtout avant le CP. Déjà en moyenne section, après l’acquisition des lettres, la maîtresse a débuté l’apprentissage des sons. Il faut donc les prononcer pour bien les écrire.
Des rendez-vous réguliers chez l’orthophoniste
Le bilan orthophonique est global. L’orthophoniste évalue la manière de prononcer les mots en lien avec son âge. Mon fils prononce très bien les mots en lien avec la moyenne section mais ne parvient pas encore à prononcer ceux de grande section comme album, spectacle, cafetière… Vu qu’il n’est qu’en MS, pas d’inquiétude.
L’orthophoniste évalue plusieurs paramètres qu’on ne sait pas cerner en tant que parent : la respiration, le tonus musculaire… Durant une heure, les exercices se succèdent, comme reconnaître une image sur la consigne, désigner l’objet demandé. Mon fils ne fait que peu d’erreurs, liées à la précipitation. Aucune difficulté de compréhension à l’horizon : il veut répondre trop vite.
Il faut que l’enfant se sente à l’aise avec l’orthophoniste. L’idéal est qu’il ait envie de lui raconter des choses spontanément sur son week-end, l’école, les loisirs… L’enfant n’est pas concentré sur la manière de prononcer et la professionnelle peut évaluer son langage.
De ce bilan, découle le programme des séances de suivi ainsi que leur rythme. Suivant le problème de l’enfant, la prise en charge peut durer 6 mois, un an voire plus. Les séances sont régulières, généralement hebdomadaires. Pour mon fils, vu que le problème est léger, on part sur un rythme d’une séance par mois. Entre les activités, l’école, les rendez-vous médicaux, le quotidien rajouter l’orthophoniste n’est pas simple.