Certaines sont stériles et en mal d’enfant, après un bon nombre de FIV. D’autres font des dons d’ovocytes, pour aider une soeur ou une amie à gagner des places dans la liste d’attente, pour en recevoir.

Et maintenant, une nouvelle espèce de femmes débarque : elles louent leur utérus, moyennant des sommes importantes ou pas, c’est-à-dire elles portent l’enfant d’autres parents durant 9 mois et leur laissent le nouveau-né à l’accouchement.

Aujourd’hui, la médecine a fait des progrès impressionnants. On peut greffer un coeur, un rein, une partie du visage.

On peut aussi permettre à des couples d’avoir des enfants, contre toute attente. La stérilité est un phénomène douloureux pour les mères, comme pour les pères.

Certaines femmes deviennent jalouses des femmes de leur entourage. Etre privé d’enfant, est donc un chemin de croix.

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A côté de la stérilité de ces couples, il y a deux solutions qui s’offrent à eux : l’adoption, dont on connaît les difficultés et l’attente et les mères porteuses.

Ces dernières sont, selon moi, soit avides d’argent, soit totalement altruistes et héroïques.

Porter un enfant durant 9 mois, accoucher avec les souffrances que cela comporte, bref donner la vie : il n’y a rien de plus beau et extraordinaire, mais donner cet enfant au couple, est-ce de la pure folie ? Je pense que les mères porteuses doivent être extrêmement claires dans leur tête.

« Je porte cet enfant comme si c’était le mien, mais à l’accouchement, une famille l’attend et je ne serais jamais sa mère« . Cela est assez violent mais réel.

On parle de la maternité comme quelque chose d’inné. Avec les mères porteuses, on va donc à l’encontre de cette sensation de maternité, quasi automatique.

D’un point juridique, comment fait-on ? A la base, il semble qu’on parte d’une relation contractuelle entre deux particuliers. Moyennant une valeur pécuniaire, une mère doit porter un enfant durant 9 mois, accoucher et donner l’enfant en contrepartie.

Est-un un échange de bien ou de service ? Un peu des deux, me semble-t-il. Dans toute relation contractuelle, il y a un droit de rétractation des deux parties et là, le problème se pose de facto. Si les parents ne veulent plus de l’enfant, est-ce à la mère porteuse de le garder ou aux services de protection de l’enfant ?

Si, a contrario, la mère porteuse souhaite garder l’enfant, quels sont les droits des « parents » qui ont rémunéré cette femme, lors de la grossesse ? Si la mère porteuse se drogue, consomme de l’alcool ou encore, fume, y a-t-il non respect du contrat ?

Bref, toutes ses questions méritent réponse. Beaucoup de parents n’hésitent pas à partir aux Etats-Unis, en Inde… pour avoir recours à cette pratique.

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La France va devoir légiférer sur les mères porteuses, phénomène croissant et hors cadre légal. On entendait (des bruits de couloir) que dans cette loi à venir, la mère porteuse aurait un délai de rétractation de trois jours et donc pourrait ne pas donner l’enfant.

Imaginez les conséquences désastreuses pour un couple qui attend l’enfant et dont ce dernier a été conçu avec le sperme du père et pire, pour la mère porteuse qui croyait les choses claires, et qui se voit arracher l’enfant des bras, parce qu’elle ne peut plus reculer.

Les femmes qui le font de manière altruiste, sont, à mon avis, des héroïnes des temps modernes : c’est un acte de don de soi quasi mystique. Un grand débat éthique s’annonce, entre principe d’indisponibilité du corps humain, adoption d’enfant et moralité publique. Houleux mais passionnant !